Bonsoir Laurent.
Car si les magazines ne sont plus qu'un assemblage d'articles fait par des modélistes, il semble que tous ne possèdent le même niveau de savoir faire et de rigueur.
Un article est-il envoyé et vite publié ?
Ce qui suit n'a pas de prétention à l'exhaustivité mais simplement de mettre la situation en perspective.
Effectivement, pour écrire des articles, il n'y a que des modélistes dont les niveaux sont très hétérogènes. Ca paraît un peu simpliste mais les raisons sont multiples :
Les revues de modélisme n'ont pas (et n'ont jamais eu) les moyens de payer des journalistes salariés, donc des professionnels qui maîtrisent parfaitement la langue française (ou au moins sont censé le faire) et qui savent de quoi ils parlent. Encore que sur ce dernier point, les "professionnels" en question (des grands médias) débitent pas mal de bêtises (et je suis gentil) et ne parlent souvent qu'un français approximatif et parfois même vulgaire. Il y a quelques domaines que j'ai la prétention de connaître sinon parfaitement, du moins très bien : l'électronique (c'est mon métier de base et ma passion depuis l'âge de 12 ans), le chemin de fer en général et la SNCF en particulier où j'ai fait l'essentiel de ma carrière, le bâtiment en général et la copropriété en particulier (je suis syndic bénévole et un de mes fils en est professionnel et j'ai une certaine expérience des pathologies du bâtiment comme chercheur au CEBTP en début de carrière) et l'éducation nationale (mon épouse était prof). Et dans tous ces domaines, quand ils en parlent, il arrivent à sortir plusieurs âneries à la minute. J'en déduis donc logiquement qu'ils en font autant dans les domaines que je ne connais pas. D'où l'intérêt, dans notre domaine, d'avoir des articles écrits par des gens qui savent de quoi ils parlent.
Les modélistes peuvent avoir des compétences dans leur domaine mais beaucoup (sans vouloir être méchant) sont très loin du Prix Nobel de Littérature. On peut être un bon manuel, très adroit et très inventif, mais incapable de s'exprimer en français correct. C'est malheureusement le cas ne nombre d'entre eux et pas des plus mauvais, bien au contraire, ce qui fait qu'ils n'osent pas écrire un article. Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à consulter les blogs ou les forum et l'on a vite compris que le niveau d'élocution de certains est inversement proportionnel à leur habileté manuelle. De plus, il faut se dire que ceux-là, qui n'ont pas honte de s'exprimer même approximativement, ne sont que la partie émergée de l'iceberg.
Autre problème : la rémunération. Les revues de modélisme ne sont pas très riches et sont assez peu généreuses avec leurs pigistes. Je l'ai déjà écrit sur d'autres forums, un article fait correctement est rémunéré moins cher de l'heure qu'une femme de ménage et, injustice supplémentaire, la pige est payée "à la page publiée", sans distinction du temps et de l'argent investi. Celui qui va couvrir une rencontre ou un salon à 800 km de chez lui (kilomètres et chambre d'hôtel à ses frais) n'a pas un gouennec de plus que celui qui publie un truc vieux comme Hérode et qui ne lui a pris que 10 minutes pous faire quelques photos et une heure à écrire le texte qui va autour. Je ne dirai pas à quoi ou qui je pense par pure charité.
Autre problème : le temps. Pour écrire un article, il faut maintenant beaucoup de photos. Nou somme à une époque où le visuel prime sur le fond. Dans ma jeunesse MRB n'avait que 16 pages et paraissait tous les deux mois mais il y avait plus de plans et de choses à faire qu'aujourd'hui. C'est normal. A l'époque, il n'y avait pas d'articles d'importation à bas coût. Les rares kits, fabriqués en France ou importés d'Allemagne ou d'Angleterre, coûtaient cher et nécessitaient beaucoup de travail avant le montage. Or, faire de belles photos prend du temps. Il faut bien sûr un appareil convenable mais surtout la place pour faire le cadrage, les éclairages, une certaine mise en scène. Tout ça prends du temps ou n'est pas possible (beaucoup de modélistes n'ont qu'une place très restreinte pour exercer leur passion). On peut faire beaucoup d'améliorations avec Photoshop ou similaire mais pas des miracles. Bien écrire un article prend également du temps et de nombreux modélistes préfèrent le consacrer à leur modèle (leur plaisir) plutôt qu'à écrire pour un revenu dérisoire ou presque, surtout s'ils sont en activité professionnelle. Ne restent donc que des passionnés qui font du prosélitisme (et donc aussi, très souvent, de la compétition) ou des retraités que ça amuse ou occupe.
Toutes ces considérations font que le nombre de pigistes potentiels est forcément limité et qu'il y a peut-être aussi trop de revues. Pour les jeunes, il y a en plus un net désintérêt du modélisme au profit des consoles de jeux ou des jacasseries sur Internet ou au téléphone. Dans ma jeunesse, ça n'existait pas et il fallait bien s'occuper, de préférence intelligemment. Il y aurait bien une solution, c'est que les modélistes adroits et passionnés mais qui n'ont pas le temps ou les compétences pour écrire un article fassent appel à un autre qui pourrait le faire avec eux mais je n'ai jamais entendu un rédac chef dire qu'il avait été sollicité dans ce sens. Et pourtant, que de merveilles méconnues chez certains. Par exemple Michel, qui habite le port du Légué à Saint Brieuc, pas loin du stationnement du Grand Léjon, mais qui applique avec constance "pour vivre heureux, vivons cachés". C'est "un bon", ancien menuisier, mais qui refuse d'être "une vedette". Et combien d'autres comme lui tel ce pharmacien d'Erquy qui ne veut pas non plus faire l'objet d'un article mais qui pourrait parfaitement l'écrire lui-même.
Alors, il ne faut pas jeter la pierre à ceux qui ont le courage de se lancer. c'est vrai, certains articles sont de faible qualité ou sans grand intérêt. Mais qui sait ? Le prochain sera sûrement meilleur !