Effie-Jean publié dans un MRB de septembre-octobre 1965 !
Posté : 01 oct. 2022, 22:18
Bonjour.
Comme écrit dans le message du CR de la fête du MNDTV (voir viewtopic.php?p=9269#p9269), j'occupe ma convalescence à construire des petits bateaux, entre autres ! Celui-ci a une histoire bien particulière puisque le début de sa construction, si l'on peut dire, remonte à 1965, suite à la lecture d'un article du MRB.
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Ce bateau m'avait plu par son élégance et j'avais décidé d'en faire la maquette. Par un heureux hasard, mais en était-ce bien un, le plan paru dans la revue était au 1/72e, ce qui fait qu'en le multipliant par 6, on arrivait à un beau bébé de 90 cm. À l'époque, point d'ordinateur, scanner et tutti quanti. J'ai donc entrepris de dessiner le plan à l'échelle, sur du papier calque, à l'encre de Chine (et même pas encore de Rotring à l'époque) avec la méthode des petits carrés (1). Mais c'était pour moi l'année du Bac et mes priorités n'étaient pas à la construction de bateaux. Le plan est donc resté en l'état.
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Études supérieures, autres loisirs -si peu- que les petits bateaux. En 1970, service militaire classe 08 et, malheureusement, accident en décembre à cause d'une des spécialités de l'armée, les exercices à la c.n : "alerte aérienne, tous aux abris, des avions viennent nous bombarder". Alors, évidemment, on se précipite dans les escaliers, bousculade, sauts sur les demi paliers, chute et un collègue atterrit à pieds joints sur ma cheville, d'où fracture, etc. Opération, plâtre des doigts de pied au haut de la cuisse, convalescence à domicile. Et pour m'occuper, reprise de la construction du bateau, qui s'arrête à la coque.
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Après convalescence, réforme et libération, recherche d'un boulot. La coque est rangée en attendant des jours meilleurs. Été 1971, vacances, rencontre d'une charmante demoiselle, mariage en 1972 et changement de cave pour le bateau, enfin, la coque...
1977 : construction de la maison, nouveau déménagement et nouveau changement de cave pour le bateau...
Une carrière plus tard, retraite, temps libre et dépoussiérage de la coque. 2020-2021 : Covid, confinement et je me dis (en français et en moi-même, car je parle couramment les deux langues
) : tiens, si je me décidais à finir "le bateau" et, joignant le geste à la parole, je m'y remets, mais à dose quasi homéopathique, puisque d'autres bateaux étaient déjà en cours de construction.
Fin Août 2022, problème de santé, pas gravissime, mais très handicapant (cherchez avec Gogol "névrite vestibulaire", vous comprendrez) et donc quasi-impossibilité de vadrouiller. Que faire ? Ben tiens, reprendre sérieusement la construction "du bateau".
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Il en est là, pas encore terminé. Il reste encore pas mal de détails, les mâts à finir, petits accessoires (percer les dalots, feux de navigation, cadrans du tableau de bord, éclairages, aérateurs), collage de la main courante sur la cabine avant, cerclage des hublots, construction d'un ESC spécial -le moteur fonctionne en 20 volts- installation de la radio, nettoyage, peintures et j'en passe.
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J'ai décidé de le faire un peu "vintage" en utilisant des composants "d'époque". Le servo de direction est une antiquité bien que parfaitement neuf.)
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Aménagement intérieur.
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Les portes sont fonctionnelles : charnières de 2 mm pour les portes arrière et portes latérales coulissantes.
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Moteur aussi "d'époque", bien français, un Jacky n° 5, trouvé dans une brocante et restauré, mais il faut que je le redémonte pour équilibrer le rotor, car il vibre un peu trop à mon goût. On remarquera l'accouplement souple "maison" : un morceau de durite silicone entre deux bagues tournées dans un rond d'aluminium. Le châssis moteur est prévu pour pouvoir remplacer facilement le Jacky en cas de défaillance irréparable, toujours possible sur un moteur vieux de près de 60 ans.
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Les mâts sont bien avancés. Sur ce genre de bateau à coque ronde, ça roule beaucoup en cas de houle de travers. Pour y remédier, on établit une voile, voire deux, non pas comme moyen de propulsion, mais pour freiner le mouvement de roulis.
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L'étrave. Sur ce genre de bateau, pas de fioriture, du fonctionnel et du solide. Il faudra retoucher à la peinture "métal" les poulies du treuil.
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Détail de l'articulation de la bôme sur le mât (vit de mulet). Le mât fait 9 mm de diamètre et la bôme 6 mm.
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J'espère le terminer avant la fin de l'année sans toutefois chercher à être en convalescence. 1965-2022 : 57 ans de gestation. Qui dit mieux ? ce bateau est ainsi devenu ma "madeleine de Proust", me rappelant l'époque du début de sa gestation, quand les jeunes de mon âge écoutaient "Salut les Copains" en grandes ondes sur Europe 1, avec le "transistor", en sortant de l'école ou du lycée.
(1) La méthode des carrés : on pose un calque quadrillé millimétré sur le dessin à agrandir et on trace au crayon des carrés x fois plus grands sur le calque. Ensuite, on reproduit au crayon le dessin d'origine en x fois plus grand. Quand on est satisfait du résultat, on repasse à l'encre et on gomme le crayon quand elle est *parfaitement* sèche. Pour les courbes, on peut s'aider de différents instruments oubliés aujourd'hui : le pistolet, la règle molle, le compas à pointes sèches, etc. Ça aide à comprendre les cours de géométrie.
Comme écrit dans le message du CR de la fête du MNDTV (voir viewtopic.php?p=9269#p9269), j'occupe ma convalescence à construire des petits bateaux, entre autres ! Celui-ci a une histoire bien particulière puisque le début de sa construction, si l'on peut dire, remonte à 1965, suite à la lecture d'un article du MRB.
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Ce bateau m'avait plu par son élégance et j'avais décidé d'en faire la maquette. Par un heureux hasard, mais en était-ce bien un, le plan paru dans la revue était au 1/72e, ce qui fait qu'en le multipliant par 6, on arrivait à un beau bébé de 90 cm. À l'époque, point d'ordinateur, scanner et tutti quanti. J'ai donc entrepris de dessiner le plan à l'échelle, sur du papier calque, à l'encre de Chine (et même pas encore de Rotring à l'époque) avec la méthode des petits carrés (1). Mais c'était pour moi l'année du Bac et mes priorités n'étaient pas à la construction de bateaux. Le plan est donc resté en l'état.
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Études supérieures, autres loisirs -si peu- que les petits bateaux. En 1970, service militaire classe 08 et, malheureusement, accident en décembre à cause d'une des spécialités de l'armée, les exercices à la c.n : "alerte aérienne, tous aux abris, des avions viennent nous bombarder". Alors, évidemment, on se précipite dans les escaliers, bousculade, sauts sur les demi paliers, chute et un collègue atterrit à pieds joints sur ma cheville, d'où fracture, etc. Opération, plâtre des doigts de pied au haut de la cuisse, convalescence à domicile. Et pour m'occuper, reprise de la construction du bateau, qui s'arrête à la coque.
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Après convalescence, réforme et libération, recherche d'un boulot. La coque est rangée en attendant des jours meilleurs. Été 1971, vacances, rencontre d'une charmante demoiselle, mariage en 1972 et changement de cave pour le bateau, enfin, la coque...
1977 : construction de la maison, nouveau déménagement et nouveau changement de cave pour le bateau...
Une carrière plus tard, retraite, temps libre et dépoussiérage de la coque. 2020-2021 : Covid, confinement et je me dis (en français et en moi-même, car je parle couramment les deux langues
) : tiens, si je me décidais à finir "le bateau" et, joignant le geste à la parole, je m'y remets, mais à dose quasi homéopathique, puisque d'autres bateaux étaient déjà en cours de construction.Fin Août 2022, problème de santé, pas gravissime, mais très handicapant (cherchez avec Gogol "névrite vestibulaire", vous comprendrez) et donc quasi-impossibilité de vadrouiller. Que faire ? Ben tiens, reprendre sérieusement la construction "du bateau".
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Il en est là, pas encore terminé. Il reste encore pas mal de détails, les mâts à finir, petits accessoires (percer les dalots, feux de navigation, cadrans du tableau de bord, éclairages, aérateurs), collage de la main courante sur la cabine avant, cerclage des hublots, construction d'un ESC spécial -le moteur fonctionne en 20 volts- installation de la radio, nettoyage, peintures et j'en passe.
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J'ai décidé de le faire un peu "vintage" en utilisant des composants "d'époque". Le servo de direction est une antiquité bien que parfaitement neuf.)
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Aménagement intérieur.
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Les portes sont fonctionnelles : charnières de 2 mm pour les portes arrière et portes latérales coulissantes.
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Moteur aussi "d'époque", bien français, un Jacky n° 5, trouvé dans une brocante et restauré, mais il faut que je le redémonte pour équilibrer le rotor, car il vibre un peu trop à mon goût. On remarquera l'accouplement souple "maison" : un morceau de durite silicone entre deux bagues tournées dans un rond d'aluminium. Le châssis moteur est prévu pour pouvoir remplacer facilement le Jacky en cas de défaillance irréparable, toujours possible sur un moteur vieux de près de 60 ans.
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- P1090741.jpg (116.55 Kio) Vu 16188 fois
Les mâts sont bien avancés. Sur ce genre de bateau à coque ronde, ça roule beaucoup en cas de houle de travers. Pour y remédier, on établit une voile, voire deux, non pas comme moyen de propulsion, mais pour freiner le mouvement de roulis.
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- P1090742.jpg (78.71 Kio) Vu 16188 fois
L'étrave. Sur ce genre de bateau, pas de fioriture, du fonctionnel et du solide. Il faudra retoucher à la peinture "métal" les poulies du treuil.
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- P1090745.jpg (121.86 Kio) Vu 16188 fois
Détail de l'articulation de la bôme sur le mât (vit de mulet). Le mât fait 9 mm de diamètre et la bôme 6 mm.
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J'espère le terminer avant la fin de l'année sans toutefois chercher à être en convalescence.
1965-2022 : 57 ans de gestation. Qui dit mieux ? ce bateau est ainsi devenu ma "madeleine de Proust", me rappelant l'époque du début de sa gestation, quand les jeunes de mon âge écoutaient "Salut les Copains" en grandes ondes sur Europe 1, avec le "transistor", en sortant de l'école ou du lycée.(1) La méthode des carrés : on pose un calque quadrillé millimétré sur le dessin à agrandir et on trace au crayon des carrés x fois plus grands sur le calque. Ensuite, on reproduit au crayon le dessin d'origine en x fois plus grand. Quand on est satisfait du résultat, on repasse à l'encre et on gomme le crayon quand elle est *parfaitement* sèche. Pour les courbes, on peut s'aider de différents instruments oubliés aujourd'hui : le pistolet, la règle molle, le compas à pointes sèches, etc. Ça aide à comprendre les cours de géométrie.
