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Re: Quel avenir pour la presse à l'heure d'Internet

Posté : 07 janv. 2012, 21:30
par Laurent V
Barbereau, je partage ton analyse au sujet de MRB et BM.
Toutefois et si MRB et RCM font parties de la même maison d'édition pourquoi ne pas en faire une seule publication, puisqu'il ni y a plus de différence sur les types d'articles publiés dans ces revues.
Sachant qu'il semble y avoir pénurie de pigistes et désintérêt pour le papier, ou alors commencer à en transformer une en publication numérique.

Re: Quel avenir pour la presse à l'heure d'Internet

Posté : 08 janv. 2012, 00:40
par albertus
Hello
Pour info, il y a aussi pénurie de rédacteur sur les webzines !
NavimodélismeRC tourne avec +/- 5 rédacteurs réguliers.
Bien entendu, les promesses d'articles ne manquent pas, mais quant à la mise en pratique !....
Il est vrai aussi que certains trouvent encore extraordinaire de voir leur nom imprimé sur du papier !

Pour les magazines par rapport aux webzines (et pas aux forums de discussion), le nombre de lecteurs est largement supérieur sur les webzines (je me demande pourquoi je mets "webzine" au pluriel, je n'en connais qu'un !
Parmi les avantage du web : la traduction automatique qui fait que malgré les approximations le webzine est fréquenté par de nombreux pays
Les erreurs éventuelles dans un article peuvent être corrigées bien plus facilement qu'avec le papier
Les anciens articles peuvent même être remis au goût du jour sans apparaitre comme nouveauté
Les photos sur écran peuvent être en rvb 72dpi, ce qui rend les appareils numériques adaptés, alors que pour l'offset il faut du cmjn en 300 dpi
La mise en page et la retouche des photos se fait en rapport avec l'affichage colorsinc, en temps réel, alors que si la revue papier est imprimée en Italie, on est confronté au résultat final, car le déplacement la bas pour donner un BAT n'est plus possible vu les coûts actuels

bref, ne nous leurrons pas, l'avenir est au numérique au détriment du papier. Dans tous les domaines, pas seulement dans le monde de l'édition
Le papier a t-il encore de longues années devant lui ? ? Sans aucun doute pour l'édition de luxe, mais pas forcément pour l'édition d'information et de vulgarisation

Re: Quel avenir pour la presse à l'heure d'Internet

Posté : 08 janv. 2012, 09:09
par Laurent V
Entièrement d'accord Albertus, c'est une évidence technique, certe dommage, mais inéluctable :|

Quand au fait de vouloir voir son nom dans la presse, il y a effectivement une motivation dans certain cas.
Concernant le manque de pigiste, il est certain aussi que la couverture d'évènements ou de rencontres est trusté par certain en accord avec le rédacteur en chef de la revue. Difficile alors de proposer quelque chose lorsque l'on sait qu'un accord d'exclusivité existe !
Pour ma part j'ai été sollicité il y a quelque temps pour faire un article sur le sous-marin anglais Trafalgar. Finalement j'ai décliné.
Non pas que je n'étais pas interressé à l'ecrire, mais je n'avais pas envie que cela apparaisse comme une pub pour le forum que j'administre.
C'est sans doute idiot comme décision, mais bon....
Comme quoi il y a aussi des pigistes potentiels :mrgreen:

Re: Quel avenir pour la presse à l'heure d'Internet

Posté : 08 janv. 2012, 12:09
par JiPeheL
Bonjour à tous.
il est certain aussi que la couverture d'évènements ou de rencontres est trusté par certain en accord avec le rédacteur en chef de la revue
Pas d'accord. Serge n'a jamais accordé l'exclu de la couverture d'une manifestation à qui que ce soit. Et s'il est vrai que certains ont la spécialité de la couverture d'évènements, c'est que personne d'autre ne s'est proposé (l'équilibre rédactionnel se prépare au moins 3 mois à l'avance).

Comme je l'ai déjà dit, les pigistes sont payés "à la page imprimée" et n'ont pas de frais de déplacement. Ils comptent donc sur leur pige pour ça et bien évidemment veulent avoir l'assurance que l'article sera publié et s'arrangent avec le rédac chef. Par exemple pour couvrir la TOY's FAIR de Nuremberg début février, on sait qui c'est depuis longtemps (c'est pas moi) parce qu'il y a, en plus, des contingences matérielles : accréditation presse, avec le droit de prendre des photos (c'est l'organisateur qui décide de l'accorder d'apès dossier envoyé par l'éditeur), voyage (environ 1600 km A/R), hôtel (Ils sont à réserver des mois à l'avance et parfois d'une année sur l'autre.

Il y a aussi une autre donnée impalpable, c'est la confiance. Je pense que ni Philippe (BM), ni Serge (MRB) ne veulent revivre ce qui s'est passé voici quelques temps avec un pigiste qui a envoyé le même article, ou presque, aux deux revues qui l'ont publié (Kifanlo). Inutile de préciser que ce pigiste est "grillé" dans les deux revues malgré des compétences réelles. Il y a des règles déontologiques à respecter, voire de simple bon sens ou d'honnêteté.

Il y a aussi l'équilibre rédactionnel. On en a déjà parlé : le papier n'a pas la même réactivité que le Net et les CR de rencontres modélistes n'ont pas "la cote". On en parle un peu, ça fait plaisir (en principe) aux organisateurs et peut-être aussi aux participants dont le modèle est publié, mais ne n'est pas ce que les lecteurs d'une revue recherchent en premier lieu. Laurent et Thierry l'ont écrit : ils préfèrent BM à MRB car ils y trouvent une approche plus "modéliste". C'est un peu vache pour Serge qui fait ce qu'il peut pour remonter le niveau de MRB avec une réussite qu'il est honnête de reconnaître même si la perfection est inaccessible : les vaporiste voudraient plus de vapeur, les sous-mariniers plus de sous-marins, etc. C'est pourquoi les articles y sont plus courts (en moyenne 4 pages), pour essayer de satisfaire le plus grand nombre. A titre indicatif, il a fallu que je bataille dur pour lui arracher 6 pages dans le prochain numéro (à lire si vous aimez les runabouts)... Ce qui fait que je n'ai pas écrit tout ce qu'il fallait et qu'il y aura probablement un "complément du Web" (comme le fait le chasse-marée) sur le forum MRB ou ici et des vidéos du modèle en évolution. Ca évite de mobiliser la revue avec des articles à rallonge dilués sur plusieurs numéros et dont l'intérêt devient inversement proportionnel au nombre de pages. Pour moi (et ce n'est aussi que mon avis personnel qui n'engage que moi mais que je partage ;) ), un article, même pour une construction personnelle inédite, ne doit pas être une notice de kit et encore moins la copie d'e la notice quand il s'agit de la construction d'un kit.

Dans l'idéal, un bon article de construction doit donner envie de construire le modèle décrit, même si on ne passe jamais à l'acte (d'apès certaines études il n'y a qu'une construction pour 10 plans achetés) et un bon article de CR de manifestation doit donner envie de participer à la prochaine édition même si on n'y va pas parceque c'est trop loin de chez soi.

Alors, en conclusion, je ne partage pas le pessimisme d'Albertus pour les revues papier. AMHA, il y aura toujours une place pour des revues (il n'y en a jamais tant eu dans les présentoirs des libraires), et pour plusieurs raisons. Il est incomparablement plus facile de lire sur du papier dans les transports en commun que sur un ordinateur ou simplement une tablette, et il y a de plus en plus d'urbains. Il y a un attachement sensuel à tenir un journal dans les mains, l'odeur de l'encre fraiche, la découverte en tournant les pages, etc. Et peut-être surtout la nostalgie pour les plus anciens. J'éprouve toujours un grand plaisir à sortir d'anciens numéros pour rechercher une information (n'est ce pas Papylolo ?), même vieux de presque un demi siècle (je construis en ce moment un yacht inspiré d'un article publié en 1965). Je mets quiconque au défi de dire si dans 50 ans un particulier sera encore capable de lire des fichiers informatiques d'aujourd'hui. Renseignez-vous, par exemple, sur la conservation des supports numériques dans les archives, les musées ou les bibliothèques : il faut les transcoder et recopier sytématiquement tous les 5 à 10 ans. En l'absence de souris ou d'humidité, le papier se conserve bien mieux que les supports magnétiques (du moins celui fabriqué à l'ancienne, non blanchi au chlore)... sans compter l'obsolescence technique. Qui serait capable de relire aujourd'hui, par exemple, des disquettes 5"1/4 de TRS80 ou d'Apple II du début des années 80, voire simplement des cartouches Iomega, pourtant très à la mode au milieu des années 90 ?

Et le passage sur le Web ? Le problème du manque de pigistes se posera de la même manière et encore plus pour les Webzines qui ne les rémunèrent pas.

Re: Quel avenir pour la presse à l'heure d'Internet

Posté : 08 janv. 2012, 12:32
par Laurent V
Concernant l'exclu, pour MRB, si ce n'est Serge qui en parle, c'est celui qui couvre l'événement qui donne cette info en disant "que c'est entendu avec le redac chef de la revue"...
Peut-etre un defaut d'interprétation de ma part alors, veuillez m'en excuser si c'est le cas.
Pour les 3 mois d'anticipation, lorsqu'il y a une manifestation, l'article sort en général le mois suivant son déroulement. Pour les constructions c'est peut être différent ?

Maintenant et pour ôter toutes ambiguïté, je n'ai rien contre Serge que j'ai eu l'occasion de croiser 2/3 fois à Meaux.
Au contraire, je suis toujours un poil déçu quand je feuillète une revue et que la motivation ni ai pas pour l'acheter...Car je suis un très grand consomateur de magazines et de revues ;)
Et il ni à pas que le sous-marin, à titre perso tout m'intéresse, même la vapeur, mais là j'ai pas les compétences.
Du coup et presque paradoxalement je vais sur eBay acheter de vieux numéros qui sont plus technique à mon goût, moins mercantile.
C'est aussi que voir un article de "construction" ou tout est déjà fait techniquement et où il ni à plus que la coque d'une maquette à monter, je trouve ça limite...
pour le vivre avec d'autres publications spécialisés ( historique et maquettiste de blindés ) on peu toujours s'arcquebouter sur ses certitudes, mais pour s'en sortir, il faut toujours se remettre en question et avoir un "quart d'heure d'avance".

Sur le sujet de déontologie, je partage pleinement ton avis Jean Philippe.

Re: Quel avenir pour la presse à l'heure d'Internet

Posté : 08 janv. 2012, 12:57
par le Baron
Salut,

tout le monde s'accorde à dire que le MRB était meilleur dans les années 1980 que maintenant. Je dis MRB, parce que c'était la seule revue existante à l'époque, et c'est la seule que je lis maintenant, sauf quand je vois un article de Alain Coz dans BM, j'aime beaucoup ce que fait ce gars-là.

Je suis pigiste régulier au MRB, c'est vrai que la paie est fort réduite, pas pour les articles qui paient bien (61€ la page, quel que soit son contenu), mais surtout pour les plans qui sont sous-rémunérés à mon avis. Le plan est payé 229€, quel que soit son motif, recto ou recto-verso, dessin des couples détaillé comme je l'ai fait pour le "Proteus" ou le "Barentszee", ou bête dessin de face des membrures, pareil...

C'est vrai que ça freine fort, je viens d'investir dans un plan de chantier pour obtenir les plans d'un cargo célèbre, ça m'a coûté dans les 150€, comptons une bonne dizaine d'heures pour convertir ce plan suivant mon habitude (recto-verso avec chaque couple détaillé), ça me fait 8 € de l'heure. J'ai beau être passionné et aimer partager, il y a des limites. Ce plan ne paraîtra donc pas dans la revue, désolé...

Je vais bientôt créer ma société, je vais (entre autres) éditer des plans de modélisme, à petite échelle, ça ne me rapportera pas grand-chose, mais je n'en ai pas besoin pour vivre, ce sera un petit à côté

TSHAW!

Laurent

Re: Quel avenir pour la presse à l'heure d'Internet

Posté : 08 janv. 2012, 14:49
par JiPeheL
Re...
Pour les 3 mois d'anticipation, lorsqu'il y a une manifestation, l'article sort en général le mois suivant son déroulement. Pour les constructions c'est peut être différent ?
Tout dépend de la date de la manifestation et de l'époque, plus ou moins chargée en rencontres : Il y a beaucoup plus de manifestations pendant les beaux jours que l'hiver et il faut équilibrer tout au long de l'année. Exemple : mon CR sur la rencontre du club d'Elancourt. Elle a eu lieu le 26/6/2010. J'ai fait un CR sur ce forum dans la foulée mais cette rencontre pouvant intéresser beaucoup de monde de la région parisienne (elle est réellement sympa), il a fallu faire un CR pour la revue. Je l'ai fait peu de temps après mais je n'ai pû envoyer l'article suffisamment tôt avant le bouclage du numéro d'août qui était déjà pratiquement complet, ce qui fait qu'il est paru dans le numéro de septembre. Il faut savoir, et ce n'est pas propre à MRB, qu'il y a pas mal de travail à la réception d'un article. Il faut choisir les photos en fonction de l'illustration du texte de l'article (et de la qualité des photos !), de la mise en page , de la ligne éditoriale, de la place disponible, et j'en passe. Je vais vous conter une anecdote :

En 1965, j'avais donc 18 ans, j'avais participé aux championnats de France avec une petite vedette de ma conception (catégorie "précision") et j'avais eu des résultats honorables sans toutefois monter sur le podium. Avec l'inconscience et la fougue de la jeunesse (et peut-être aussi pour me faire de l'argent de poche), j'avais écrit un article que j'ai proposé à MRB dont le patron de l'époque (et fondateur) était Maurice Bayet. Le siège était alors à Paris, 74 rue Bonaparte dans le 6e. Il m'a reçu très gentiment et nous avons discuté pendant largement plus d'une heure. Il avait mon article sous les yeux et au fur et à mesure de la discussion, il le corrigeait et annotait des conseils. A la fin de la discussion, il me rendit mon article en me demandant de le refaire en tenant compte de ses observations (il y en avait presque plus que ce que j'avais écrit !). A cet âge, on est un peu c.n et ça m'a vexé, si bien que je n'ai jamais réécrit l'article. C'est peut-être pour ça que j'ai une tendresse particulère pour ce magazine :) . Mais j'avais pris une bonne leçon de journalisme qui m'a plus servi que toutes mes heures de cours de français au lycée, sauf pour l'orthographe et la grammaire, d'autant plus que cette expérience avait été doublée (copiée/collée) pas très longtemps après au REF (Réseau des Emetteurs Français, club dont j'étais adhérent car je pratiquais aussi la radio d'amateur) pour un article décrivant un ensemble de radiocommande.

Pour les constructions, c'est encore plus long puisqu'il faut que le modèle corresponde aux besoins de publication : il faut de tout, de la vapeur, des sous-marins ;) , des gris, des paquebots, des cargos, des chalutiers, des yachts à voile ou à moteur, des runabouts, des racers thermiques ou électriques, des voiliers de course et j'en passe. Le rédac chef doit donc jongler entre ce qui lui est proposé et ce dont il a besoin et je me dis que ça ne doit pas être facile tous les jours (avec en plus l'éditeur sur le dos). Quand un article est proposé, il faut aussi des photos correctes à toutes les étapes principales de la construction. C'est pourquoi il peut s'écouler plusieurs mois, voire bien davantage, entre une idée d'article, la construction du modèle, la rédaction et sa publication.

Re: Quel avenir pour la presse à l'heure d'Internet

Posté : 08 janv. 2012, 14:54
par Laurent V
1965...c'est mon année de naissance :lol:

Re: Quel avenir pour la presse à l'heure d'Internet

Posté : 08 janv. 2012, 19:02
par le Baron
Laurent V a écrit :1965...c'est mon année de naissance :lol:
pareil! ;)

TSHAW!

Laurent

Re: Quel avenir pour la presse à l'heure d'Internet

Posté : 08 janv. 2012, 20:24
par antarctica38
Laurent V a écrit :1965...c'est mon année de naissance :lol:
+ un an ;) pour moi.

Comme un ancien débat sur le même sujet sur un autre forum, j'ai souvenir d'avoir lu qu'il est difficile de lire un article dans une pièce intime avec son ordinateur sur les genoux, d'autant plus que nous n'avons pas tous un eBook ou tablette à la mode... ;)