Bonsoir.
Sans vouloir entrer dans une polémique, je crois qu'il serait bon de fixer quelques époques.
Les "Galères romaines et Trirames grecques, sans oublier les Drakkars" n'ont jamais fait l'objet de maquettes exactes. On ne les connait que par des dessins stylisés sur des poteries, des céramiques ou autre repésentations figuratives, également sous forme de modèles retrouvés dans des sépultures de "VIP" mais qui ne sont pas des reproductions exactes et par les recherches archéo sous marines sur des épaves. Autrement dit, que du partiel et de l'approximatif et en aucun cas des modèles d'arsenal.
Pendant longtemps, les bateaux ont été construits (avec plus ou moins de bonheur *) par des charpentiers qui utilisaient les gabarits de Saint Joseph (en tout cas c'est ce qu'on croit) et gardaient jalousement les petits secrets sur la manière de s'en servir.
La France, contrairement à l'Angleterre ou la Hollande, ne s'est guère intéressée à la marine et achetait souvent ses bateaux à l'étranger, principalement en Hollande mais aussi en Angleterre quand on n'était pas en train de se "castagner" avec eux. On avait aussi recours à des "Maîtres de hache", souvent d'origine étrangère principalement hollandais, mais aussi français qui avaient fait leur "Tour de France" et parfois d'Europe en tant que compagnons pour construire dans nos ports (à cette époque, la main d'oeuvre qualifiée était beaucoup plus mobile qu'aujourd'hui).
Ce n'est qu'à la Renaissance, sous l'influence de maîtres italiens, que l'on a commencé à s'intéresser à l'architecture en général et à l'architecture navale en particulier. Cependant les charpentiers de marine continuaient à garder jalousement leurs petits secrets. La taille des bateaux augmentant, il devenait impératif de coordonner les chantiers de construction et le personnel d'exécution étant le plus souvent analphabète, on a commencé à construire des modèles en réduction pour montrer comment exécuter le bateau réel. On a aussi construit des modèles très raffinés qui servaient à l'éducation des "élites". Certains ports (lire chantiers) sortaient des bateaux qui "marchaient" mieux que d'autres. Ca a fini par monter j'usqu'à la tête du royaume mais ce n'est que sous Louis XIV que Colbert a pris "le taureau par les cornes" (à partir de 1664) et fait dessiner le fameux "Atlas" représentant la construction d'un navire de haut rang et exigé que l'on compare les bateaux des différent chantiers de façon à ne plus construire que ceux "qui marchaient bien" et en faire des reproductions exactes (les modèles d'arsenal). Comme ce n'était pas évident de construire un vaisseau de ligne à partir d'un modèle terminé, il a promu la construction à partir de plans et c'est au début du 18e siècle que le premier vaisseau a été construit d'après des plans de chantier (le Fleuron en 1729 si ma mémoire est bonne).
On a continué à construire des modèles d'arsenal pendant une bonne partie du 18e siècle mais cette activité devenait sans intérêt au fur et à mesure que l'on diposait de plans et que le personnel savait les lire. Au 19e siècle et plus particulièrement dans sa 2e moitié avec le développement du moteur à vapeur la construction navale ne se faisait plus que sur plans.
Jusqu'au 19e siècle, il n'existait pas de bateaux de plaisance, excepté pour quelques têtes couronnées, et ce n'est qu'avec le développement de l'industrie dans la 2e moitié du 19e que des "grand patrons" ont commencé à s'intéresser à la question en faisant construire des bateaux selon les connaissances les plus abouties de l'époque. Comme il n'était plus question de transporter des marchandises, ces bateaux étaient très fins et très rapides et ont donné naissance à toute une série de bateaux dits "classiques" destinés plus ou moins à la compétition. Celle-ci s'organisa au tout début du 20e siècle (jauge Godinet).
Pour en revenir aux pointus, comme le remarque pif et comme je l'ai illustré, il en existe sous différentes formes tout autour de la Mediterranée depuis des centaines d'années et on ne peut pas dire que ce terme générique désigne un type particulier. A Marseille, par exemple on parle de barquette. Dans le midi de la France, on parle selon le lieu de Mourre de pouar, de raffiau (et pas rafiot
), de tartane, de bette, de gourse, de barque catalane et j'en passe alors qu'en Adriatique italienne on parle de gozzo et en Afrique du Nord de felouques.
Je ne cherche pas à avoir raison. J'expose des faits selon lesquels chacun peut se faire une opinion.
* Anecdotes : Parfois les bateaux construits étaient si instables qu'on les coupait en deux dans le sens de la longueur pour augmenter le maître couple. Pour d'autres, on supprimait le pont supérieur... Des fois, on n'avait même pas le temps (Wasa).